[Portugal] Le Parquet accuse la Police Nationale de racisme et torture

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Published on: 11 juillet 2017
Cet article est une traduction de l’article du journal Diário de Notícias, disponible à cette adresse : http://www.dn.pt/portugal/interior/ministerio-publico-acusa-psp-de-racismo-e-tortura-8627061.html

Une enquête sans précédent a conclu que six jeunes noirs ont été victimes de racisme. Et que les policiers ont menti.

Dix-huit agents de la PSP (Polícia de Segurança Pública = la Police Nationale), dont un commissaire, sont accusés des crimes de torture, séquestration, injure et atteinte à l’intégrité physique, aggravés par la haine et la discrimination raciale contre six jeunes du quartier de Cova da Moura (à Amadora, près de LIsbonne).

C’est une accusation sans précédent dans notre pays qui survient après deux ans d’investigation de l’Unité Nationale de Contreterrorisme (UNCT) de la Police Judiciaire (PJ) sur le cas de violences policières contre six jeunes, survenues le 5 février 2015, ayant pour scène le commissariat de la Police Nationale de Alfragide, qui a la responsabilité du quartier de Cova da Moura, dont la majorité des habitants sont d’origine Cap-Verdienne.

Le Parquet accuse également certains policiers de crimes de falsification de rapports, de procès-verbaux et de témoignages. Une commissaire adjointe et une agente de police sont également accusées de non assistance à personne en danger et non-dénonciation. Dans le commissariat, tous ont participé aux crimes, selon le Parquet.

Dans une premier temps, les jeunes ont été accusés, suite à l’accusation de la Police Nationale – corroborée par le Parquet et par le juge d’instruction – d’avoir tenté d’envahir le commissariat pour libérer un autre jeune qui avait été arrêté.
Ils auraient été sujet à “déclaration d’identité et de résidence” [Note : je crois que c’est un genre de convocation au commissariat en fait ??] pour les crimes de résistance à fonctionnaire en bande organisée, injures, dommages, évasion et atteinte à intégrité physique.
Mais le Parquet a démontré que cette version des faits était peu probable, face à tout les témoignages et preuves recueillis, ainsi que l’investigation faite antérieurement par l’IGAI (Inspection Générale de l’Administration Interne) dans le cadre de processus disciplinaires.
C’est la version des jeunes qui a été retenue, basée sur des dizaines de témoignages (trente pour être exact), compte-rendus médicaux et croisement des informations récoltées.

Tout a commencé avec la détention, que le Parquet juge arbitraire et violente, d’une jeune du quartier, Bruno Lopes, emmené au commissariat vers 14h00 le 5 février 2015. Contrairement à ce qui a été décrit dans les procès-verbaux de la PSP (=Police Nationale), Bruno n’a pas résisté à sa détention, ni n’a aggressé les policiers. D’après son témoignage, les policiers l’ont plaqué contre un mur, bras et jambes écartées, et lui ont dit “pourquoi t’es en train de rire, maquaque ?”. Ils l’ont ensuite battu violemment jusqu’à le faire tomber au sol saignant de la bouche et du nez.

Etant connu de l’association Moulin de la Jeunesse (une institution qui promeut des projets d’inclusion sociale dans le quartier), des amis de Bruno Lopes ont été alertés, notamment Flavio Almada et Celso Barros, connus, y compris par la police, pour être des membres actifs de cette association.
Six d’entre eux (et non 25 comme l’avait raconté la PSP) sont venus voir ce qu’il se passait.
Le Parquet indique que, sans qu’ils n’aient été provoqués, les agents ont commencé à attaquer les jeunes, les traînant jusqu’au commissariat tout en criant des propos racistes. Deux des jeunes ont réussi à fuir. Deux des jeunes ont réussi à s’enfuir en passant par les rues étroites du quartier.
Ne restaient plus que Flavio, Celso, Paulo et Miguel. Un cinquième jeune, Rui Moniz, qui était dans les environs et sortait d’une boutique de téléphones près du poste de policea finit par être également traîné à l’intérieur du commissariat.
Un des agens, pointant du doigt Flavio Almada, a dit à ses collègues : “Atrappez celui qui fait son malin là”, le poursuivant tout en lui donnant des coups de matraque.

Menottés, ils ont été jettés au sol du commissariat. “Vous allez tous mourir, noirs de merde!” a dit l’un des policiers.
Coups de pieds sur tout le corps, coups de poings, claques, y compris sur la tête, piétinements, tirs de flashball. Rui Moniz, qui avait eu un AVC à l’âge de 9 ans et souffre d’une paralysie de la main droite, criait à l’aide, mais n’était que d’autant plus tabassé. Un des agents a voulu l’humilier en se moquant de sa maladie : “Alors, t’es pas encore mort [de l’AVC] ? On va t’en donner un autre qui va te tuer. En plus t’es pretoguês [= mot valise ‘noirtugais’], fils de pute !”.
Bruno, Flavio, Cleso, Rui, Miguel et Paulo ont été détenus deux jours.

Durant ces deux jours, soutient le Parquet, ils ont été humiliés, victimes d’énormes violences physiques et psychologiques de la part des agents, dominés par des sentiments de xénophobie, haine et discrimination raciale.
Alors que Rui Moniz suppliait une agente de le sauver, elle a répondu “C’est pas à moi qu’il faut demander”. Un autre agent appuyé par ses collègues disait, en regardant les six jeunes à terre : “Vous savez pas comment je hais votre race. J’veux tous vous exterminer de cette terre. Faut vous déporter. Si c’est moi qui décidait, vous seriez tous stérilisé”.
Ou encore, comme l’ont également raconté les jeunes, un autre agent a déclaré : “Vous feriez mieux d’aller chez Daesh”, “vous allez disparaître, vous, votre race et votre quartier de merde!”.

Ce n’est que le 7 février que les jeunes ont été présentés au juge d’instruction criminelle.
De retour au commissariat, quand ils attendaient les pompiers et le SAMU qui ont finit par être appelés pour les emmener à l’hôpital, ils ont assisté à une dernière scène qui a été retenue par les enquêteurs : une commissaire adjointe était en train de nettoyer le sol couvert de sang afin de cacher les traces des agressions.

Inspection Général de l’Administration Interne avait classé l’affaire

Ces conclusions vont à l’encontre de celles de l’Inspection Général de l’Administration Interne (IGAI): l’enquête n’avait pas eu de suites, de même pour sept des neufs procédures disciplinaires ouvertes, considérant les preuves inexsitantes concernant les événements évoqués. Seuls deux policiers avaient été sanctionnés : l’un avait été suspendu six mois, l’autre muté.

D’après l’IGAI, l’enquête “a finit par être classée, puisqu’aucun élément ne permettait d’appliquer d’autres mesures disciplinaires”.

Source : dn.pt

Un musicien effectue 30 jours de prison après avoir utilisé un CD piraté

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Published on: 24 juillet 2012

C’est la petite histoire du jour que je viens de découvrir par le biais du Parti Pirate Portugais, qui prouve encore une fois la stupidité des autorités et des ayants droit, ainsi que la démesure en matière de lutte contre le piratage.

Photo de Joao Martins
Joao Martins, alias Kit

João Martins (a.k.a. « Kit ») est musicien, ingénieur du son, et propriétaire d’un bar sur l’île Terceira, dans les Açores.

Pour mettre un peu d’ambiance dans son bar, il a utilisé un CD piraté… grave erreur !
Accusé, il a refusé de payer l’amende.

Hier, il a passé le premier des 30 jours d’emprisonnement auxquels il est condamné à la prison de Andra do Heroismo.

Le musicien a laissé un message sur son profil Facebook, avant d’être emprisonné :

Les amis, aujourd’hui je vais entrer dans la prison de Angra pour effectuer une peine de 30 jours, pour avoir diffusé de la musique provenant d’un CD piraté.
En tant que citoyen, je crois que la justice commet des erreurs.
En tant qu’auteur et compositeur, je refuse pleinement qu’on contrôle la diffusion de la Culture, les arts sont libres et ne sont pas un produit commercial imposé par le système capitaliste dans lequel nous vivons.
Je paierai par la prison, plutôt qu’en vendant mon âme.

Tout va bien, à bientôt, merci pour votre soutien.

 

D’après la radio Antena 1 Açores, une manifestation s’est déroulée aujourd’hui, en soutien à Joao Martins, devant l’établissement carcéral où il effectue sa peine.
Je tente de savoir quel était le montant de l’amende… je mettrai l’article à jour dès que j’en saurai plus.

 

Source : Exame Informatica

Numerama, Atos, Streisand – threesome

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Published on: 28 juin 2012

Il y a quelques jours, il y a eu une petite histoire rigolote.

 

Barbra Streisand
Hello, my name is STREISAND. Barbra Sreisand.

 

Le 21 juin dernier, Numerama publiait un article à propos de la sécurisation du vote par internet aux législatives de 2012.
L’objet de cet article était un fichier PDF décrivant l’infrastructure mise en place par Atos, pour l’hébergement de la solution de vote électronique.

A la publication de l’article, Paul Da Silva anticipait la réaction de l’entreprise sur Twitter en annonçant une probable tentative de censure.

Jackpot : le lendemain, Numerama recevait une mise en demeure.
L’article a été retiré, mais l’effet Streisand, lui, a rendu le fichier totalement impossible à censurer. Il existe des personnes dont la stupidité confine à l’infini. Pourtant, ces mecs bossent dans le numérique. Ils savent que ce qu’ils ont fait relève de la folie, et que ça déclenche forcément une réaction en chaîne qu’ils ne contrôlent pas.

Ils savent que ça attise la haine à leur égard, que ça fait un gros bad buzz, que ça se retournera contre eux en diversifiant les sources du fichier, que ça portera l’attention sur eux alors que personne n’était au courant avant…

Bon, toujours est-il que je me rattrape, et que je mets le fichier à disposition ici aussi.

Streisand it !

Madame Figaro, ou la censure qui engendre un bad buzz

Update 28/06/12, 13h45 :
Sur Madame Figaro (marque) a été mis en ligne un article de la direction à propos de cette affaire.
La méthode de défense, c’est celle bien connue du #Spanou : c’est automatique, on n’est pas des catins, en vrai !
Le Figaro a donc proposé à Elise Figaro (l’institutrice) une tribune libre sur leur site… l’art de tout tenter pour arranger son image…
Et pendant ce temps, sur les pages facebook, le Figaro continue de supprimer des commentaires (même légitimes, et postés sur les statuts prévus à cet effet).
___________

 

Ce matin, en traînant sur les petits sites que j’ai l’habitude de consulter pour me tenir informé de l’actu numérique (checkez donc la rubrique « liens conseillés »), j’ai appris que le Figaro avait censuré une pauvre institutrice qui a le malheur de porter le même nom que le journal.

Ou plutôt devrions-nous dire : « qui a le malheur de voir son nom utilisé de manière abusive par le journal de droite que tout le monde connaît. ».

 

Bannière "La classe de Madame Figaro"
La classe de Madame Figaro

Madame Figaro est une institutrice. Ses élèves l’appellent tout naturellement « Madame Figaro ».
Tout naturellement, lorsqu’elle a décidé de monter un blog où elle raconterait des petites histoires ayant rapport avec le monde scolaire (et uniquement scolaire), elle n’a rien trouvé de mieux que de l’appeler « La classe de Madame Figaro ».

Jusque là, tout semble logique. Elle s’appelle Figaro, elle est instit’, elle fait un blog dessus… le nom est plus qu’approprié.

Logique… mais pas pour le journal.

Le Figaro, quant à lui, a une déclinaison de son journal qui s’appelle « Madame Figaro ».
Un site féminin d’actu, très girly, très mode, très fashion, lifestyle… des trucs passionnants, en somme. Mais qui n’ont rien à voir avec le monde scolaire.

Mais le Figaro a peur. Le Figaro craint pour son image. Le Figaro se fait dessus à l’idée que les gens confondent « La classe de Madame Figaro » avec son journal (on va appeler ça comme ça) « Madame Figaro ».

Donc, ils ont été voir le cabinet d’avocats Nomos, pour faire peur à l’institutrice, afin qu’elle change le nom de son blog.  Et ils n’y ont pas été de main morte, la menaçant de « 3 ans d’emprisonnement et 300.000 Euros d’amende ». Ils n’y vont clairement pas avec le dos de la cuillère, comme on dit.

Notons au passage que Numerama signale que le journal le Figaro a la loi contre lui. Ce qui a été confirmé par l’INPI (ça, c’est tonton Korben qui me l’a soufflé à l’oreille).

 

Capituler, avant de vaincre ?

Avec cette pression, madame Figaro a préféré jeter l’éponge, et renommer son blog « Les chantiers de l’apprentissage » (lien vers l’article où elle évoque le sujet).

Pendant ce temps, sur les pages Facebook du Figaro et de Madame Figaro, les commentaires de soutien à la vraie Madame Figaro pleuvent.
Face à cette levée de boucliers, le Figaro semble se raviser.

 

Message du Figaro
Le Figaro ferait-il machine arrière ?

Et l’institutrice dans la tourmente semble le confirmer sur son blog. Elle aurait reçu un mail de Madame Figaro laissant penser qu’elle pourrait reprendre son pseudo, voire son nom de blog.

 

Affaire à suivre, donc. Mais toujours est-il que ça a fait un sacré bad buzz au journal, qui a, entre autres, essuyé des centaines de commentaires de personnes outrées comme moi. Les modérateurs ont du pain sur la planche ! #alloCensure 🙂

 

Pour finir, related vid !

Jump à 3:20 :).

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