[Portugal] Le Parquet accuse la Police Nationale de racisme et torture

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Published on: 11 juillet 2017
Cet article est une traduction de l’article du journal Diário de Notícias, disponible à cette adresse : http://www.dn.pt/portugal/interior/ministerio-publico-acusa-psp-de-racismo-e-tortura-8627061.html

Une enquête sans précédent a conclu que six jeunes noirs ont été victimes de racisme. Et que les policiers ont menti.

Dix-huit agents de la PSP (Polícia de Segurança Pública = la Police Nationale), dont un commissaire, sont accusés des crimes de torture, séquestration, injure et atteinte à l’intégrité physique, aggravés par la haine et la discrimination raciale contre six jeunes du quartier de Cova da Moura (à Amadora, près de LIsbonne).

C’est une accusation sans précédent dans notre pays qui survient après deux ans d’investigation de l’Unité Nationale de Contreterrorisme (UNCT) de la Police Judiciaire (PJ) sur le cas de violences policières contre six jeunes, survenues le 5 février 2015, ayant pour scène le commissariat de la Police Nationale de Alfragide, qui a la responsabilité du quartier de Cova da Moura, dont la majorité des habitants sont d’origine Cap-Verdienne.

Le Parquet accuse également certains policiers de crimes de falsification de rapports, de procès-verbaux et de témoignages. Une commissaire adjointe et une agente de police sont également accusées de non assistance à personne en danger et non-dénonciation. Dans le commissariat, tous ont participé aux crimes, selon le Parquet.

Dans une premier temps, les jeunes ont été accusés, suite à l’accusation de la Police Nationale – corroborée par le Parquet et par le juge d’instruction – d’avoir tenté d’envahir le commissariat pour libérer un autre jeune qui avait été arrêté.
Ils auraient été sujet à “déclaration d’identité et de résidence” [Note : je crois que c’est un genre de convocation au commissariat en fait ??] pour les crimes de résistance à fonctionnaire en bande organisée, injures, dommages, évasion et atteinte à intégrité physique.
Mais le Parquet a démontré que cette version des faits était peu probable, face à tout les témoignages et preuves recueillis, ainsi que l’investigation faite antérieurement par l’IGAI (Inspection Générale de l’Administration Interne) dans le cadre de processus disciplinaires.
C’est la version des jeunes qui a été retenue, basée sur des dizaines de témoignages (trente pour être exact), compte-rendus médicaux et croisement des informations récoltées.

Tout a commencé avec la détention, que le Parquet juge arbitraire et violente, d’une jeune du quartier, Bruno Lopes, emmené au commissariat vers 14h00 le 5 février 2015. Contrairement à ce qui a été décrit dans les procès-verbaux de la PSP (=Police Nationale), Bruno n’a pas résisté à sa détention, ni n’a aggressé les policiers. D’après son témoignage, les policiers l’ont plaqué contre un mur, bras et jambes écartées, et lui ont dit “pourquoi t’es en train de rire, maquaque ?”. Ils l’ont ensuite battu violemment jusqu’à le faire tomber au sol saignant de la bouche et du nez.

Etant connu de l’association Moulin de la Jeunesse (une institution qui promeut des projets d’inclusion sociale dans le quartier), des amis de Bruno Lopes ont été alertés, notamment Flavio Almada et Celso Barros, connus, y compris par la police, pour être des membres actifs de cette association.
Six d’entre eux (et non 25 comme l’avait raconté la PSP) sont venus voir ce qu’il se passait.
Le Parquet indique que, sans qu’ils n’aient été provoqués, les agents ont commencé à attaquer les jeunes, les traînant jusqu’au commissariat tout en criant des propos racistes. Deux des jeunes ont réussi à fuir. Deux des jeunes ont réussi à s’enfuir en passant par les rues étroites du quartier.
Ne restaient plus que Flavio, Celso, Paulo et Miguel. Un cinquième jeune, Rui Moniz, qui était dans les environs et sortait d’une boutique de téléphones près du poste de policea finit par être également traîné à l’intérieur du commissariat.
Un des agens, pointant du doigt Flavio Almada, a dit à ses collègues : “Atrappez celui qui fait son malin là”, le poursuivant tout en lui donnant des coups de matraque.

Menottés, ils ont été jettés au sol du commissariat. “Vous allez tous mourir, noirs de merde!” a dit l’un des policiers.
Coups de pieds sur tout le corps, coups de poings, claques, y compris sur la tête, piétinements, tirs de flashball. Rui Moniz, qui avait eu un AVC à l’âge de 9 ans et souffre d’une paralysie de la main droite, criait à l’aide, mais n’était que d’autant plus tabassé. Un des agents a voulu l’humilier en se moquant de sa maladie : “Alors, t’es pas encore mort [de l’AVC] ? On va t’en donner un autre qui va te tuer. En plus t’es pretoguês [= mot valise ‘noirtugais’], fils de pute !”.
Bruno, Flavio, Cleso, Rui, Miguel et Paulo ont été détenus deux jours.

Durant ces deux jours, soutient le Parquet, ils ont été humiliés, victimes d’énormes violences physiques et psychologiques de la part des agents, dominés par des sentiments de xénophobie, haine et discrimination raciale.
Alors que Rui Moniz suppliait une agente de le sauver, elle a répondu “C’est pas à moi qu’il faut demander”. Un autre agent appuyé par ses collègues disait, en regardant les six jeunes à terre : “Vous savez pas comment je hais votre race. J’veux tous vous exterminer de cette terre. Faut vous déporter. Si c’est moi qui décidait, vous seriez tous stérilisé”.
Ou encore, comme l’ont également raconté les jeunes, un autre agent a déclaré : “Vous feriez mieux d’aller chez Daesh”, “vous allez disparaître, vous, votre race et votre quartier de merde!”.

Ce n’est que le 7 février que les jeunes ont été présentés au juge d’instruction criminelle.
De retour au commissariat, quand ils attendaient les pompiers et le SAMU qui ont finit par être appelés pour les emmener à l’hôpital, ils ont assisté à une dernière scène qui a été retenue par les enquêteurs : une commissaire adjointe était en train de nettoyer le sol couvert de sang afin de cacher les traces des agressions.

Inspection Général de l’Administration Interne avait classé l’affaire

Ces conclusions vont à l’encontre de celles de l’Inspection Général de l’Administration Interne (IGAI): l’enquête n’avait pas eu de suites, de même pour sept des neufs procédures disciplinaires ouvertes, considérant les preuves inexsitantes concernant les événements évoqués. Seuls deux policiers avaient été sanctionnés : l’un avait été suspendu six mois, l’autre muté.

D’après l’IGAI, l’enquête “a finit par être classée, puisqu’aucun élément ne permettait d’appliquer d’autres mesures disciplinaires”.

Source : dn.pt

Contrôler son smartphone depuis le PC ? C’est possible !

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Published on: 29 décembre 2014

Hello World,

Ces derniers temps, j’ai constaté que j’étais devenu de moins en moins réactif aux SMS que les gens m’envoyaient. Pour cause, j’ai tendance à avoir la flemme de lâcher mon activité en cours sur le PC pour répondre sur mon tel.
Devoir lâcher son clavier, prendre son téléphone, déverrouiller l’écran, puis répondre sur le clavier tactile puis reposer/verrouiller son tel afin de se remettre sur le PC, ça prend du temps, et ça fait perdre le fil de son activité initiale.

Du coup, j’ai cherché des moyens de pouvoir simplement envoyer des sms depuis mon PC comme si j’étais sur mon android, et BINGO, j’ai trouvé mon bonheur !

 

Un MAXS de fonctionnalités

Mon petit bonheur, il s’appelle MAXS (pour Modular Android XMPP Suite).
Cette application Android découverte sur F-droid  possède plusieurs qualités importantes à mes yeux (sans compter les features en elles-mêmes) :

  • C’est une application libre et open source
  • Ça utilise un ensemble de protocoles standardisés et ouverts (XMPP)
  • Permet de contrôler son smartphone depuis n’importe quel client Jabber.
  • Jabber, c’est le bien.
  • Skype c’est le mal
  • Ca ne requiert pas de branchement en USB ou d’être dans le même réseau local en WIFI.
  • C’est modulable, donc on peut choisir d’activer telle ou telle fonctionnalité et pas une autre.

En dehors de ça, il y a les fonctionnalités de l’appli en elle-même, notamment :

  • Permet d’envoyer des SMS depuis son PC.
  • Notifications de SMS reçu directement sur l’ordinateur.
  • Activation du GPS à distance, et géolocalisation avec visualisation de l’emplacement du téléphone sur OpenStreeMap.
  • Configuration d’alarmes et de compte-à-rebours à distance.
  • Permet de savoir depuis le PC quel est le taux de batterie du téléphone (et s’il est en charge ou non).
  • Activation à distance du wifi, affichage des réseaux wifis autour du téléphone
  • Gestion du presse-papier (partage du téléphone au PC et inversement)
  • Affichage des données sur les contacts du téléphone
  • Permet de mettre son téléphone en vibreur/silencieux/sonnerie depuis le PC

 

A savoir que c’est du work in progress, et que d’autres fonctionnalités devraient arriver !

 

Comment ça marche ?

 

Le principe est simple : vous et votre téléphone avez chacun un compte Jabber, ce qui vous permet de communiquer via Internet.
L’idée, c’est que depuis votre compte Jabber, vous envoyez des commandes à votre téléphone, qui les interprète grâce à MAXS, et vous renvoie les informations sur Jabber.

Ainsi, pour envoyer un sms depuis le PC, il vous suffit d’être connecté à Jabber, et d’envoyer « sms send Fredo Lasticot  Hey, salut l’ami ! Ca roule ? »
J’en vois déjà certains faire une petite grimace : non, il ne sera pas nécessaire de taper « sms send contact » à chaque fois, on reviendra là-dessus plus loin ! :-).

 

De la théorie à la pratique

La documentation officielle m’ayant posé quelques soucis de compréhension sur le principe de l’appli, je vais tâcher d’être le plus clair possible et de faire un pas à pas des étapes principales pour la mise en œuvre du truc.

Pré-requis :

  • Il vous faut un compte Jabber, et un client pour vous y connecter.
  • Un smartphone Android (merci captain obvious !).

Une fois les pré-requis satisfaits :

  1. Tout d’abord, allez sur votre dépôt d’applications favoris (F-droid ou Google Play), et installez MAXS Main
  2. Avant de faire quoi que ce soit d’autre, lancez MAXS Main une fois, afin que l’OS reconnaisse les permissions demandées par MAXS.
  3. Ensuite, installez MAXS Transport
  4. Lancez à nouveau MAXS Main. Vous devriez avoir un affichage semblable à celui-ci :MAXS Main screenshot
  5. Cliquez sur le bouton « More » en haut à droite. Vous devriez vous retrouver avec l’écran ci-dessous.
    Il s’agit de la page de configuration des comptes XMPP.Master Addresses = votre compte Jabber à vous, perso. Celui auquel vous vous connecterez pour administrer votre téléphone. Vous pouvez en configurer plusieurs sur MAXS si vous utilisez plusieurs comptes Jabber et que vous voulez gérer votre mobile depuis chacun d’entre eux.Device Account = compte Jabber de votre téléphone, auquel vous enverrez vos commandes.

    – Par exemple, si votre compte jabber perso est dede@monjabber.com, renseignez cette adresse dans le champ « Master Adresses« .

    – Dans la partie « Device Account », renseignez l’adresse Jabber que vous souhaitez créer pour votre téléphone, et le mot de passe de votre choix.

    Personnellement, je suis sur @im.apinc.org (vous trouverez une liste de serveurs XMPP publiques à cette adresse https://list.jabber.at/ ).

    Pour que la création du compte soit effective, cliquez sur « Register Account« .
    A la création de ce compte, MAXS ajoutera automatiquement votre compte perso à ses contacts Jabber pour que vous puissiez communiquer.

    – La partie « Advanced Settings » vous permettra de configurer des éléments tels que le chiffrement des communications, fortement conseillé.
    Pour activer le chiffrement, dans ce sous-menu, passez le niveau de « Stream encryption » à « Required« .

    Ca y est, votre téléphone est prêt à être géré depuis votre PC.

    MAXS Transport screenshot

  6. Maintenant, il va falloir installer les différents modules qui vous intéressent, et permettant d’accéder aux fonctionnalités énumérées précédemment.
    Pour ce faire, c’est tout simple. Vous installez le module qui vous intéresse, et au prochain lancement de MAXS, il sera automatiquement utilisable (il doit être possible de le prendre en compte via le bouton « discover components » du menu principal, sans que l’appli ne soit redémarrée).La liste des modules existants est disponible sur le site officiel du projet : http://projectmaxs.org/homepage/

 

Et une fois installé ?

 

  1. Lancez MAXS sur le téléphone.
  2. Connectez-vous à Jabber sur votre ordinateur. Vous devriez voir « MAXS » en ligne.
  3. Envoyez-lui vos commandes pour qu’il les exécute.

Pour un peu plus de concret, voici quelques exemples de commandes que j’utilise fréquemment ou qui peuvent être très utiles, ainsi que le module associé.


Module SmsSend
(pour envoyer un sms) :

sms send Pierre Richard  Il fait sacrément froid aujourd’hui tu trouves pas !?

A noter que les commandes ont souvent des raccourci. Il est possible de remplacer « sms send » par « s », ce qui donne :

s Pierre Richard  Il fait sacrément froid aujourd’hui tu trouves pas !?

Autre point important : pour cette commande, il est impératif de mettre DEUX espaces après le nom du contact, afin de dissocier le nom du contact du contenu du SMS.

Ce module simplifie également la réponse au dernier contact avec la commande « reply » dont voici le raccourci :

r Oui, c’est vrai qu’il fait un froid de canard !

 

Module Ringermode (permet de gérer le mode de sonnerie) :

ringermode vibrate

Cette commande passera le portable en mode vibreur.

Module LocationFine (permet de géolocaliser le téléphone) :

locate start

Cette commande activera le GPS et vous enverra la position du téléphone.

Pour avoir une liste exhaustive des modules et commandes disponibles, rendez-vous sur le site officiel du projet à cette adresse : http://projectmaxs.org/documentation/

Vous y trouverez une page par module détaillant leur fonctionnement.

 

Alors, vous en pensez quoi ?

Si vous avez le moindre souci à l’installation/utilisation, n’hésitez pas à laisser un commentaire.

Si vous avez des remarques, ou d’autres astuces à partager sur cette application, ou des applis similaires, lâchez-vous également !

A noter que MAXS est publié sous licence GPLv3 et que vous pouvez faire un petit don pour que le projet avance encore plus vite !,

Un musicien effectue 30 jours de prison après avoir utilisé un CD piraté

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Published on: 24 juillet 2012

C’est la petite histoire du jour que je viens de découvrir par le biais du Parti Pirate Portugais, qui prouve encore une fois la stupidité des autorités et des ayants droit, ainsi que la démesure en matière de lutte contre le piratage.

Photo de Joao Martins
Joao Martins, alias Kit

João Martins (a.k.a. « Kit ») est musicien, ingénieur du son, et propriétaire d’un bar sur l’île Terceira, dans les Açores.

Pour mettre un peu d’ambiance dans son bar, il a utilisé un CD piraté… grave erreur !
Accusé, il a refusé de payer l’amende.

Hier, il a passé le premier des 30 jours d’emprisonnement auxquels il est condamné à la prison de Andra do Heroismo.

Le musicien a laissé un message sur son profil Facebook, avant d’être emprisonné :

Les amis, aujourd’hui je vais entrer dans la prison de Angra pour effectuer une peine de 30 jours, pour avoir diffusé de la musique provenant d’un CD piraté.
En tant que citoyen, je crois que la justice commet des erreurs.
En tant qu’auteur et compositeur, je refuse pleinement qu’on contrôle la diffusion de la Culture, les arts sont libres et ne sont pas un produit commercial imposé par le système capitaliste dans lequel nous vivons.
Je paierai par la prison, plutôt qu’en vendant mon âme.

Tout va bien, à bientôt, merci pour votre soutien.

 

D’après la radio Antena 1 Açores, une manifestation s’est déroulée aujourd’hui, en soutien à Joao Martins, devant l’établissement carcéral où il effectue sa peine.
Je tente de savoir quel était le montant de l’amende… je mettrai l’article à jour dès que j’en saurai plus.

 

Source : Exame Informatica

F-Droid, le dépôt d’applications libres

Il y a quelques jours, j’ai regardé un petit peu ce qu’il se tramait au niveau des autorisations accordées aux applis que j’avais installées sur mon smartphone Android (un ZTE Libra acheté chez SFR qui casse pas des briques).

C’est là que je me suis rendu compte que, outre le fait que ces applis sont pas excellentes, elles étaient ULTRA intrusives, à un point bien supérieur que ce que je n’osais imaginer.

Donc, j’me suis dit que j’allais me tourner vers du FOSS (Free & Open Source Software), et si possible, abandonner Google Play (ou du moins, ne plus en faire une utilisation régulière comme je le faisais jusqu’à présent).

 

F-Droid, mon petit bonheur d’applications

 

Après quelques recherches sur Google, je suis tombé sur F-Droid. Une application à installer, qui propose elle-même d’autres applications, libres et open source. Un Google Play, mais en mieux.
Pour l’installer, rien de bien compliqué. Pensez d’abord à autoriser l’installation d’applications inconnues dans les paramètres de votre smartphone.

QR Code pour F-Droid

 

Une fois installé, vous n’aurez plus qu’à lancer F-Droid pour accéder à un dépôt bourré d’apps qui ne vous dépouilleront pas de vos infos persos et bien plus encore !
A savoir que pour chaque soft, il y a la liste des précédentes versions à télécharger. Et ça, c’est cool, aussi !

 

Quelques apps ?

 

Alors certes, c’est pas aussi complet et varié (encore que…) que ce qu’on trouve sur Google Play… mais ya quand même pas mal d’applis, et elles sont franchement pas dégueux.

  • Côté browser web, j’ai abandonné Opera Mini. Non pas pour Firefox (qui pèse bien trop lourd), mais pour Zirco Browser.
  • Côté lecteur de QRCode, j’ai viré Mobile Tag pour y mettre Barcode Scanner.
  • Côté lampe de poche, j’ai installé… « lampe de poche », pour virer Tiny Flashlight.
  • Parmi le must, je dis « au revoir » à Google Maps pour dire bonjour à Open Street Map, avec l’application OsmAnd. Bien plus efficace, plus rapide… détecte bien mieux et en temps réel ma position (ce que Maps merdait totalement chez moi).
  • J’en ai profité pour installer l’appli WordPress pour pouvoir accéder à une interface admin mobile agréable.
  • Il existe un client Diaspora dont je ne soupçonnais clairement pas l’existence (ça fait du bien une appli qui demande uniquement l’accès au réseau, et pas à votre numéro et autres données perso… !).
  • Pour ceux qui aiment bien aller sur IRC (rendre visite au Parti Pirate, par exemple), il y a Yaaic qu’est bien sympa.
  • Pour ceux qui préfèrent aller sur IRC via IRSSI installé sur leur machine à la maison… vous pouvez toujours vous connecter en SSH chez vous grâce à ConnectBot (il me semble qu’il y a une variante qui s’appelle IRSSI ConnectBot, mais j’ai pas regardé ce que ça donnait).
  • Forcément, il y a le classique et incontournable Terminal (la base, un peu).
  • Niveau jeux, ya un dérivé de Frets on Fire qui s’appelle Taps on Fire. Il va falloir que je le teste :).

 

Il existe bien évidemment tout un tas d’applications allant du plus futile au plus « geek » … je vous laisse faire une petite visite par vous-même… !

Je ne sais pas s’il existe d’autres trucs du style, d’autres « markets alternatifs » qui pourraient être aussi intéressant… n’hésitez pas à commenter pour m’en informer :).

 

Update : J’y pense… ! Une application qui n’est pas sur F-Droid, présente sur Google Play, libre et TRÈS importante… Reflets :).

Numerama, Atos, Streisand – threesome

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Published on: 28 juin 2012

Il y a quelques jours, il y a eu une petite histoire rigolote.

 

Barbra Streisand
Hello, my name is STREISAND. Barbra Sreisand.

 

Le 21 juin dernier, Numerama publiait un article à propos de la sécurisation du vote par internet aux législatives de 2012.
L’objet de cet article était un fichier PDF décrivant l’infrastructure mise en place par Atos, pour l’hébergement de la solution de vote électronique.

A la publication de l’article, Paul Da Silva anticipait la réaction de l’entreprise sur Twitter en annonçant une probable tentative de censure.

Jackpot : le lendemain, Numerama recevait une mise en demeure.
L’article a été retiré, mais l’effet Streisand, lui, a rendu le fichier totalement impossible à censurer. Il existe des personnes dont la stupidité confine à l’infini. Pourtant, ces mecs bossent dans le numérique. Ils savent que ce qu’ils ont fait relève de la folie, et que ça déclenche forcément une réaction en chaîne qu’ils ne contrôlent pas.

Ils savent que ça attise la haine à leur égard, que ça fait un gros bad buzz, que ça se retournera contre eux en diversifiant les sources du fichier, que ça portera l’attention sur eux alors que personne n’était au courant avant…

Bon, toujours est-il que je me rattrape, et que je mets le fichier à disposition ici aussi.

Streisand it !

Madame Figaro, ou la censure qui engendre un bad buzz

Update 28/06/12, 13h45 :
Sur Madame Figaro (marque) a été mis en ligne un article de la direction à propos de cette affaire.
La méthode de défense, c’est celle bien connue du #Spanou : c’est automatique, on n’est pas des catins, en vrai !
Le Figaro a donc proposé à Elise Figaro (l’institutrice) une tribune libre sur leur site… l’art de tout tenter pour arranger son image…
Et pendant ce temps, sur les pages facebook, le Figaro continue de supprimer des commentaires (même légitimes, et postés sur les statuts prévus à cet effet).
___________

 

Ce matin, en traînant sur les petits sites que j’ai l’habitude de consulter pour me tenir informé de l’actu numérique (checkez donc la rubrique « liens conseillés »), j’ai appris que le Figaro avait censuré une pauvre institutrice qui a le malheur de porter le même nom que le journal.

Ou plutôt devrions-nous dire : « qui a le malheur de voir son nom utilisé de manière abusive par le journal de droite que tout le monde connaît. ».

 

Bannière "La classe de Madame Figaro"
La classe de Madame Figaro

Madame Figaro est une institutrice. Ses élèves l’appellent tout naturellement « Madame Figaro ».
Tout naturellement, lorsqu’elle a décidé de monter un blog où elle raconterait des petites histoires ayant rapport avec le monde scolaire (et uniquement scolaire), elle n’a rien trouvé de mieux que de l’appeler « La classe de Madame Figaro ».

Jusque là, tout semble logique. Elle s’appelle Figaro, elle est instit’, elle fait un blog dessus… le nom est plus qu’approprié.

Logique… mais pas pour le journal.

Le Figaro, quant à lui, a une déclinaison de son journal qui s’appelle « Madame Figaro ».
Un site féminin d’actu, très girly, très mode, très fashion, lifestyle… des trucs passionnants, en somme. Mais qui n’ont rien à voir avec le monde scolaire.

Mais le Figaro a peur. Le Figaro craint pour son image. Le Figaro se fait dessus à l’idée que les gens confondent « La classe de Madame Figaro » avec son journal (on va appeler ça comme ça) « Madame Figaro ».

Donc, ils ont été voir le cabinet d’avocats Nomos, pour faire peur à l’institutrice, afin qu’elle change le nom de son blog.  Et ils n’y ont pas été de main morte, la menaçant de « 3 ans d’emprisonnement et 300.000 Euros d’amende ». Ils n’y vont clairement pas avec le dos de la cuillère, comme on dit.

Notons au passage que Numerama signale que le journal le Figaro a la loi contre lui. Ce qui a été confirmé par l’INPI (ça, c’est tonton Korben qui me l’a soufflé à l’oreille).

 

Capituler, avant de vaincre ?

Avec cette pression, madame Figaro a préféré jeter l’éponge, et renommer son blog « Les chantiers de l’apprentissage » (lien vers l’article où elle évoque le sujet).

Pendant ce temps, sur les pages Facebook du Figaro et de Madame Figaro, les commentaires de soutien à la vraie Madame Figaro pleuvent.
Face à cette levée de boucliers, le Figaro semble se raviser.

 

Message du Figaro
Le Figaro ferait-il machine arrière ?

Et l’institutrice dans la tourmente semble le confirmer sur son blog. Elle aurait reçu un mail de Madame Figaro laissant penser qu’elle pourrait reprendre son pseudo, voire son nom de blog.

 

Affaire à suivre, donc. Mais toujours est-il que ça a fait un sacré bad buzz au journal, qui a, entre autres, essuyé des centaines de commentaires de personnes outrées comme moi. Les modérateurs ont du pain sur la planche ! #alloCensure 🙂

 

Pour finir, related vid !

Jump à 3:20 :).

Du mensonge en politique… #asUsual

Il est des expériences qui, parfois, révèlent ce que tout le monde sait, sans forcément pouvoir le prouver.
C’est ce qu’il m’est récemment arrivé avec l’un de mes élus locaux, candidat aux dernières législatives qui viennent de s’achever.
Cet épisode m’ayant quelque peu agacé, et la personne concernée ayant vraisemblablement refusé toute discussion, je me suis dit que j’allais en faire un billet. Libre à lui de se défendre si jamais l’envie lui en prend. *poke*

 

Quatrième circonscription de l’Essonne, fief de NKM.

 

Installons le décor. Fin mai 2012, la campagne des législatives bat son plein.

Dans ma circo, on a le droit à une exposition médiatique un peu supérieure à la normale (mais unilatérale, l’opposant n’ayant pas accès aux mêmes médias; c’est beau, l’équité). C’est ici que se présente ‎Nathalie Kosciusko Morizet, pour accéder à la députation. Inutile de la présenter, donc.

Face à elle, Olivier Thomas, conseiller régional d’Île-de-France et maire PS de Marcoussis. Bon vivant, antiraciste, passionné de cinéma, œuvrant – entre autres – pour le développement de la culture à l’échelle locale, et plutôt accessible.

Bien évidemment, on passera les autres candidats sous silence. Le premier tour étant joué d’avance, comme c’est le cas dans une grande majorité de circonscriptions ( #asUsual ), inutile de s’attarder dessus. L’objet de cet article n’est pas une critique du bipartisme qui nous est imposé, véritable cancer de la représentativité gouvernementale, communément acceptée comme étant un système démocratique dont on ne saurait se passer. Avançons.

 

Le Parti Pirate et la charte ANTICOR

 

Ces élections législatives ont été l’occasion pour le Parti Pirate de se faire connaître et de se confronter à de premières élections nationales, en envoyant 101 candidats à l’assaut de l’Assemblée. Cette formation politique que je suivais depuis 2007 (date de l’histoire du Parti Pirate Canal Historique) a la particularité d’avoir demandé à ses candidats de s’engager à signer la charte Anticor, ainsi qu’à adhérer à l’association du même nom.

La charte Anticor (pdf), c’est un petit document magique. Un condensé d’engagements anti-corruption, pro-transparence et éthique de la vie politique.
Pour faire court, cette charte magique nous rappelle tout ce qu’un élu, représentant du peuple (à qui il a – normalement – des comptes à rendre), devrait faire le plus naturellement du monde.

Pour citer quelques exemples, Anticor impose : le non cumul des mandats dans le temps et l’espace, la transparence sur l’utilisation des indemnités parlementaires, ou encore la lutte contre le lobbyisme.
Je vous laisse lire le document dans son intégralité afin que vous puissiez apprécier tout son contenu.

 

Et pourquoi pas les autres ?

 

Constatant l’état piteux dans lequel se trouve notre (présentée comme telle) « belle démocratie », je me suis demandé si les autres candidats, ceux des gros partis, en faisaient autant.

Pour obtenir une réponse, je suis donc allé directement à la source. J’ai demandé publiquement, via Facebook et/ou Twitter,  aux trois candidats les plus accessibles, s’ils avaient signé la charte.
A savoir : NKM pour l’UMP, M. Serna pour EELV et M. Thomas pour le PS.

Les deux premiers, eux, n’ont pas répondu. Ce fût probablement la solution la plus « safe », mais pas la plus « couillue », si je puis me permettre.

Le seul à répondre a donc été M. Thomas… qui aurait probablement été plus inspiré de faire comme ses deux concurrents…

 

Ouh le vilain mensonge…

 

No comment.
Problème de vue, mauvais fichier ? #mystery

 

A cette réponse, plusieurs choses me passent par la tête :

  • « Merde ! Va falloir que je consulte un ophtalmo au plus vite, ça devient critique si je vois plus les mots correctement! »
  • « On n’a pas dû lire le même pdf, je crois… »
  • « Dafuq ? Le gouvernement socialiste aurait fait autant de réformes majeures en si peu de temps, sans majorité à l’Assemblée Nationale, et sans que je sois au courant !???? 😮 »

Après vérification (on sait jamais, mieux vaut être prudent), il s’avère que non : le cumul des mandats est toujours autorisé. De même que la transparence de la vie politique n’est pas une obligation légale pour un élu. Ou bien, que la lutte contre le lobbyisme n’est pas inscrit dans des textes de loi (corrigez-moi si je me trompe).
Admirez, tout de même la façon dont la question a été esquivée… Il l’a signée, la charte ? Compte-t-il le faire ? #onSaitPas
Le tout enrobé dans un petit mensonge, que dans un élan de bonté incommensurable, nous allons qualifier de « paresse ».

 

La réponse « kitue »

 

Après avoir expliqué que, non, Anticor ne propose pas de simplement respecter la loi…

 

No comment.
O’RLY ?

 

Je me suis senti gêné au moment de lire qu’il « l’avait déjà signée il y a quelques temps ».
De toute évidence, cumulant dans le temps (maire de Marcoussis depuis 2003) et dans l’espace (Maire + Conseiller Régional), il devait y avoir comme un problème…

Mais, admettons. Il est là question de signer la charte. Je salue la démarche, n’y croyant guère… gardons espoir !

Quelques jours plus tard, M. Thomas, via un courrier destiné à ses potentiels électeurs, a indiqué :

« Depuis quelques jours, certains d’entre vous m’interrogent pour savoir si je resterai Maire de Marcoussis en cas de victoire le 17 juin. Je m’y engage, car Marcoussis, vous le savez, est ma première passion. »

Désillusion. C’était donc faux. Pas de charte signée.
Tout ceci provoquant la réaction de quelques personnes y allant chacune de son petit mot, et n’ayant plus de réponse de l’intéressé, j’enfonce un peu le clou, et je taunt une nouvelle fois. Parce que bon, c’est pas beau de mentir, n’est-ce pas ?

Du coup, j’ai pris ma petite calculatrice (xcalc, ma copine), mes amis les z’internets, et donc, mon ami Google – mais via Ixquick, faut pas déconner !
Puis, je suis parti à la chasse. Relativement fructueuse.

J’en ai conclu qu’en cas d’élection aux législatives, en cumulant maire+conseiller régional+député, il y avait un potentiel « pactole » mensuel brut de 11 091,69 €.
Les données, provenant notamment de Wikipedia, étant à prendre avec la fiabilité qu’il se doit, et le calcul étant fait à l’arrache, n’en tirons pas trop de conclusions.

Cela nous donne néanmoins une idée de ce que pourrait être la réalité. On va pas chipoter pour quelques centaines.

 

Last step : rage quit

 

Mes multiples taunts auront fini par agacer, visiblement. Dans la demie heure, j’ai eu le droit à un long paragraphe très peu aéré (assez indigeste, de fait), qui sentait bon la sincérité et la franchise.

J’y apprends que je suis un « démago qui ne connaît pas les règles », que je me « prends pour un flic »,  que mes « ‘enquêtes’ sont limites »…

 

No comment.
Ah ! Un peu de franchise !

Suite à ce message, l’intéressé m’a banni de son compte facebook, et n’a plus jamais donné de nouvelles.
Pour un élu, réagir de la sorte face à un citoyen/électeur qui pose des questions légitimes, c’est moyen, un peu.

En attendant, je me demande toujours comment concilier un taff de maire qui prend 80h/semaine ( = presque 12h/jour, incluant le weekend), avec celui de député… si vous avez des idées, n’hésitez pas à les partager.

Je trouve ça dommage, de mentir. Répondre d’office comme il l’a fait à la fin, ça aurait fait gagner du temps, et ça n’aurait posé de problème à personne, j’imagine.
La majorité des électeurs est suffisamment formatée pour ne pas tenir compte de ce genre de choses. C’est tellement accessoire, vous comprenez…

 

Conclusion

 

L’histoire s’est terminée sur une victoire de NKM le 17 juin dernier. Chose que je ne peux que déplorer…
Oui, M. Thomas. On peut faire des critiques (qui ne sont d’ailleurs pas liées à votre personne, mais à quelque chose de plus global dont vous n’êtes pas spécialement responsable), sans pour autant être ennemi.

Ça semble choquer… et pourtant, il n’y a rien de plus sain, m’est avis. Le débat démocratique, #toussa…
A bon entendeur…
Plus d’infos sur Anticor :  anticor.org

Petite réflexion sur la Hadopi

Categories: Politique
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Published on: 26 juin 2012

( Je me suis dit que pour inaugurer ce petit blog, je pourrais publier
le petit message que j’avais écrit sur le forum de LCPAN, à l’époque des
débats sur la loi Création et Internet (celle qui a enfanté la HADOPI,
souvenez-vous !).
Soyez indulgents, je l’avais écrit entre 3 et 5h du mat’, il y a plus
de trois ans, maintenant…
Autant dire que j’étais un petit jeune qui connaissait encore moins de
choses qu’aujourd’hui… !
Article datant d’avril 2009. )

_________________

Toute cette histoire finit presque par être lassante … A vrai dire, il faut vraiment être tenace pour espérer se faire entendre.

Mais d’un autre côté, le gouvernement (ou du moins, une bonne partie de l’UMP) se moque de ses électeurs, sincèrement.
Lors des élections présidentielles, on nous promettait (même si la crise ne touchait pas encore le pays) de réduire les dépenses de l’Etat pour réduire la dette française. On nous promettait de remettre la France dans le droit chemin, faire des réformes qui pourraient être douloureuses, mais étant pensées pour avoir des résultats sur le long terme.
Mais le temps passe, et je me demande « de qui se moque-t-on ? ». Une aide pour les banques de plusieurs milliards d’euros par ici, une loi HADOPI coûtant des millions d’euros par là … Conjugué à quelques autres projets de loi douteux, mais pas seulement. Je rappelle qu’un débat sur l’inceste à l’AN a été repoussé pour discuter de l’Hadopi en seconde lecture dans l’urgence. Ils ont un sens étrange des priorités visiblement en haut de la pyramide.
Quand on fait un petit constat rapide … On retire l’argent du système éducatif (entre autres, on pourrait aussi parler des discussions sur la sphère judiciaire ou encore les hôpitaux) pour investir dans des projets ne rapportant strictement rien à terme, et parfois inutiles. Jolie maîtrise de l’économie, franchement.
Alors certes, ce n’est pas aussi simple que ça, mais avec un peu de pragmatisme et d’objectivité, on se rend vite compte qu’il y a peut-être des aberration dans cette gestion des finances de l’Etat.

Mais revenons quelques instants sur ce projet de loi « Création et Internet », qui porte très mal son nom par ailleurs.
Cela a été dit, rabâché, répété, crié, écrit, réécrit maintes et maintes fois : c’est un texte liberticide, inutile, et inefficace de surcroît.
Les raisons liées à la technologie ne manquent pas, mais les problèmes liés au bon sens ne manquent pas non plus.

Alors, pour commencer, jetons un œil sur l’aspect « technique » de cette loi.
Le principe de base est donc très simple.
Il est donc question de repérer des IPs sur des réseaux P2P pour détecter ainsi un pirate et le sanctionner.
Le concept est plutôt simpliste aux premiers abords, et paraîtrait logique à toute personne étrangère au monde informatique (bien qu’il soit dur, de nos jours, d’échapper à cette révolution numérique).
Mais en réalité il n’en est rien, et des millions d’internautes (par ailleurs citoyens français, ne l’oublions pas) se battent corps et âme pour démontrer de la manière la plus simpliste et irréfutable (par « a+b ») que ce n’est pas si simple.
Pour commencer, l’IP n’est absolument pas un indice fiable, et de nombreux procès ont aboutis à des non-lieu à cause de la fragilité de cette preuve.
L’IP est une signature numérique falsifiable à volonté, contournable très facilement pour n’importe quel débutant.
Pour exemple : Des sites de streaming américain n’autorisent la lecture de leurs contenus qu’aux internautes américains; il faut donc avoir une IP américaine pour y accéder.
En faisant une simple recherche sur notre bien-aimé Google, des dizaines (que dis-je, des centaines, voire milliers !) d’IP proxys s’offrent à nous. Permettant ainsi de visualiser ces vidéos réservées aux citoyens américains.
Il n’est même pas nécessaire d’être expert. Des sites font le travail à votre place sans problème.

Une connexion internet n’appartient d’ailleurs pas à une seule et unique personne (l’abonné). Des colocataires, une famille, des étudiants, des entreprises … Et il faudrait donc condamner tout un groupe d’individus pour l’erreur d’un seul d’entre eux ? Il me semble que ce n’est pas le sens de la justice qui ait été inculqué à bon nombre de français pourtant.
Je ne vais pas non plus établir la liste des défauts que comporte l’adresse IP, mais ces petits exemples précédemment évoqués suffisent à prouver que des failles existent, et que ce projet de loi est déjà inapplicable, sous peine de voir puni des innocents.

Mais soit. Admettons que, sous couvert d’une mission éducative contre le piratage, cette loi puisse être appliquée, et voyons voir les conséquences que cela pourrait engendrer.
La disparition de présomption d’innocence, pour commencer. Car, après la sanction finale (coupure de l’abonnement), l’abonné devra prouver sa bonne foi. Chose totalement surprenante que d’appliquer une sanction avant tout jugement.
Surtout lorsqu’il est impossible de prouver son innocence, dû à la complexité de l’informatique qui permet de « tout faire ».
Il faudra donc installer un mouchard qui serait certifié « Hadopi » qui sera payant et posant des problèmes d’interopérabilité sur son ordinateur. Lequel mouchard sera en connexion permanente avec la Haute Autorité qui pourra ainsi savoir si la connexion s’est connectée à un réseau P2P ou non.
J’estime qu’internet ne doit être surveillé de la sorte. Qu’il s’agirait de mettre en place des caméras traquant les citoyens allant faire les courses, se rendant à un concert, allant chez des amis …
Comment permettrions-nous une telle intrusion dans notre vie privée ?
Là encore, ce mouchard pose problème. Il est probablement la seule solution permettant de savoir ou non si une connexion a été sur un réseau P2P, mais cette solution est irrecevable et inacceptable.

Je tiens d’ailleurs à préciser un autre point important : Réseau P2P ne va pas de paire avec illégalité.
Il s’agit d’un système de partage de fichiers, et rien d’autre. Bon nombre d’œuvres légalement téléchargeables y sont donc disponibles (je pense notamment aux torrents disponibles sur Jamendo).

Faisons donc un bref résumé de ce qui a été dit depuis le début : Il est question de sanctionner un utilisateur ne pouvant prouver son innocence d’avoir laissé sa connexion internet pénétrer un réseau P2P.
Tout de suite, la loi perd de son bon sens. Et plus encore si l’on pense au fait qu’une connexion internet peut être partagée par une multitude d’ordinateurs ou portables grâce à la magie du Wifi.

Voici donc une petite esquisse des innombrables hérésies que comporte la loi sur le plan – plus ou moins – technique.
Comme cela a déjà été dit brillamment sur internet par une lycéenne de 17 ans à François Copé, « Ce que nous vivons, c’est une révolution numérique ».
A ce titre, il faut recadrer le contexte dans lequel nous nous trouvons.

L’ère du numérique est en pleine expansion. Des choses qui étaient digne de la plus grande Science-Fiction est désormais réalisable grâce aux multiples innovations que permettent le progrès technique.
Les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication) sont désormais présentes partout.
Elles sont un des éléments les plus importants de la croissance, car elles permettent une productivité accrue dans tous les domaines et une baisse des coûts de production de manière générale (n’oublions pas, l’année dernière, le débat qu’a suscité l’apparition des caisses automatiques dans la grande distribution).
Comme l’a dit il y a quelques temps André Manoukian, « Internet a rendu la créativité aux mômes ».
Car le partage culturel que permet cette rapidité de communication mène à un melting-pot artistique. Et l’on découvre aujourd’hui des artistes au style unique et accrocheur qui attirent l’oreille des amateurs de musique.
Il ne s’agit pas seulement d’une révolution numérique, mais aussi culturelle.
La culture devient universelle, et le savoir aussi !
Internet est une source infinie de connaissance et de découvertes. Le web 2.0 permet des débats d’idées constructifs qui forment l’opinion du peuple.
Internet est un outil ludique universel, un monument incontournable de la communication ! C’est d’ailleurs la position de l’Union Européenne qui a récemment adopté l’Amendement dit « Bono » allant à l’encontre de la loi Hadopi.
Je conçois qu’Internet puisse faire peur de par l’autonomie et le savoir qu’acquièrent les individus, mais il n’est pas question de laisser un tel projet de loi ouvrir les portes du filtrage généralisé de cet espace si attractif.

Il faut voir ce développement numérique de façon positive, car quoi qu’il arrive, une révolution majeure finit toujours pas prend place dans la société.
Le gouvernement veut repousser indéniablement l’échéance marquant la fin d’un modèle économique qu’il contrôlait, et qu’il contrôle.
Avec un tel bouleversement, il est presque évident que certaines personnalités politiques vont perdre de leur « pouvoir », car incapables de s’adapter à un tel changement de la société.
Et pourtant, c’est tout un nouveau modèle qui doit se mettre en place avec l’omniprésence des NTIC.
Un monde sans maisons de disques ? Je pense sincèrement que c’est possible. Si l’on observe attentivement, depuis quelques décennies, les musiciens avait besoin de ces dernières.
Le seul moyen de diffuser les oeuvres demandait un coût de production terriblement colossal qu’un artiste ne pouvait financer.
Les majors ont ainsi apparu en se faisant des bénéfices monstrueux sur le dos de petits artistes nécessiteux. Mais aujourd’hui, le schéma est tout autre.
Nous avons affaire à des artistes qui ont les moyens de diffuser leur musique de façon totalement gratuite. Et les exemples ne manquent pas ces derniers temps, avec Nine Inch Nails (NIN) et Motorhead par exemple. Ces deux groupes qui ont diffusé leurs albums gratuitement ont quand même eu des bénéfices très importants. Le dernier album de NIN a ainsi été une des meilleures ventes sur le site d’Amazon l’an dernier si je ne me trompe pas.
Gratuité ne veut donc pas dire « mort de la rémunération », bien au contraire.
Le web 2.0 permet de créer un lien étroit entre le fan et l’artiste. Il s’agit un peu de « fidéliser ses auditeurs ». Et n’est-ce pas là le meilleur moyen de garder une clientèle intéressante ?
De plus, la musique ne se concentre pas uniquement sur le travail en studio. J’estime qu’être musicien, c’est d’abord jouer en live, proche de son public. Sans arrangement, on voit l’artiste tel qu’il est, de manière « brute ».
Et les concerts sont évidemment une part du revenu des artistes d’autant plus importante que le lien avec ses fans est fort.
C’est tout un nouveau système qui se met progressivement en place, et il n’y a aucune raison d’aller à l’encontre d’un développement aussi naturel.

Je ne vais pas m’éterniser sur le sujet, il y a bien trop de choses à dire qui pourraient être intéressantes à raconter.
Mais j’ai pointé là quelques éléments qui font de ce texte un projet de loi obsolète et dépassé (des solutions de téléchargement contournant le P2P existent déjà : le DDL [Direct Download], le F2F [Friend-2-Friend], et des dizaines d’autres).
Ce texte engendre des coûts très importants : Au niveau de l’Etat pour mettre en place l’HADOPI, au niveau des internautes qui devront payer le Mouchard (et un OS made in Microsoft à cause de l’interopérabilité) et leur abonnement même coupé, et bien d’autres encore. Car une estimation a été faite : Pour protéger une PME de 20 employés de tout problème avec l’Hadopi, il faudrait débourser de 10 à 20 000 euros (car les employés ne sont pas des forcément des anges après tout.
Et cela, uniquement pour la sécurisation du réseau de l’entreprise, article à cette adresse :
http://pro.01net.com/editorial/501195/hadopi-engendre-un-surcout-de-10-000-a-20-000-euros/
Vous l’avez donc compris, c’est une loi sans intérêt, dangereuse car égoïste.
Dangereuse, car elle ne tient pas compte de la « révolution numérique ».
Il ne faut pas être un expert pour se rendre compte qu’à l’évidence, ce projet de loi est d’ores et déjà dépassé et inefficace. Qu’il est inutile de nager à contre courant dans les eaux du développement numérique et économique, car la technologie et l’innovation balayeront les tentatives vaines d’un immobilisme incompréhensible.

Albator
Merci Albator ! :).

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